lundi 19 avril 2010

Huppé cul 2 (hc17) - Des enfants déracinés aux avatars d’un écrivain électronique

Didier de Lannoy
Huppé cul !
assemblage de chroniques prétendument quotidiennes, janvier-mai 2008
Série 2 - Extraits


D'autres dépêches des séries Huppé cul, etc ?
- Huppé cul 1: cliquez sur
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- Huppé cul 3: cliquez sur http://jodi.over-blog.net/ext/http://huppecul.blogspot.com/
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Les enfants déracinés


Ils sont nés à Syène, Harbin, Batavia, Kalina, Bathurst, Petit-Popo, Saïgon, Mogador, Lourenço Marques, Constantinople.

Ils sont nés à Dakar, Karachi, Lomé, Bagdad, Jerusalem, Yaoundé, Tehéran, Kumasi, Singapour, Nairobi, Abidjan, Luanda, Belize City, Calcutta, Cotonou, Shangaï, Ziguinchor, Bombay, Alexandrie, Ouagadougou, Pekin, Lagos, Constantine.

Ils sont nés à Albertville, Baudouinville, Coquilhatville, Costermansville, Elisabethville, Jadotville, Léopoldville, Stanleyville, Thijsville.

Ils sont nés au Congo belge, au Ruanda-Urundi, en Côte d’Or, en Haute-Volta, au Dahomey, en Perse, au Siam, en Rhodésie du Sud, en Cocinchine, au Sud-ouest africain, en Guyane hollandaise ou dans les Indes orientales.

Ou dans une base militaire en Irak ou

dans un camp retranché en Afghanistan.


Ils disent qu’eux-mêmes et leurs parents ont été chas-

sés par des barbares, des analphabètes, des idolâtres et des ingrats et ils se plaignent d’avoir tout per-

du.

Ils disent qu’ils se sentent aujourd’hui complètement déra-

cinés.


Ce sont les enfants des

chasseurs de papillons, semenciers et planteurs de cultures obligatoires sur terres volées

géomètres, géologues, ingénieurs des mines et pilleurs de cuivre, de diamant, de coltan, d’or et de pétrole

esclavagistes, contremaîtres-chicoteurs et entrepreneurs de travaux forcés de cantonnage manuel

croisés, mercenaires, propagandistes de la foi chrétienne et profanateurs de tombes païennes, trafiquants d’armes et bérets rouges

banquiers-blanchisseurs et hommes de paille, grossistes en steak-frites et en salades vertes, assistants techniques et coopérants « au développement », volontaires de la paix, humanitaires et défenseurs professionnels des droits de l’homme, découvreurs de nouveaux talents à exhiber dans des foires et des cirques de l’Occident, créanciers de la dette publique et experts internationaux, donneurs de leçons et historiens habiles à réviser l’histoire, revendeurs de médicaments périmés, exportateurs de bois précieux, de novices et de prostituées, importateurs de poulets Wilki et autres « produits de première nécessité », ethnologues sachant mesurer et comparer la longueur des pénis (et leur épaisseur) et la profondeur des vagins (et leur diamètre).


Et maintenant, alors que leurs dents se déchaussent, que leurs oreilles et leurs cheveux se fânent, que leurs fesses s’effondrent et qu’ils ont aussi perdu la mémoire, la santé, le sommeil et l’usage de leur sexe… ces enfants-là regrettent tout :

les odeurs de l’eau, de la terre, du feu, du vent, des bougainvillées rouges et mauves, des ilangs-ilangs et

la saveur des mangues et des avocats

la moiteur des aisselles de nounous et

le piaillement des oiseaux, le bruit des ventilateurs à pales et des lampes Coleman et

le confort des hôpitaux-jardins et des bungalows autour de la piscine

les bosquets de bambous, les poissons-chats, les ciels d’orage, les perruches et les perroquets

les nombreux domestiques et l’argent qui ne manquait jamais…

Ils disent que c’étaient les plus belles années de leur vie.

Ces enfants-là, ce sont les enfants

- Tous des putains d’enfants de salauds ?

des salauds.


Hugo Claus


19 mars 2008.

L’hélicoptère de TF1 ayant enfin

- Après une ultime tentative de nobélisation ?

- Grâce à la « mort secrète », « dans des circonstances mystérieuses », « entourée de gêne et de débats » 1de Chantal Sébire !

réussi à se poser dans son jardin, Hugo Claus a cessé d’être atteint de la maladie d’Alzheimer


Notes de la rédaction et correspondances particulières


Après la diffusion de mon dernier « Huppé Cul ! » (Hc, 16), j’obtiens le soutien de

- Continue !

Nadine Plateau et de

- A bas les éditeurs !

PVC, alias Paulo (Van Ackere) Carter et de

- Serais tu plus fort que Dieu lui-même ?

Mourad Samy…

D’anciens lecteurs (Anne-Louise Flynn, etc) me font à nouveau signe… Ils ne s’étaient pas perdus.

Quand on ne me fera plus signe, je m'arrêterai d'écrire.


Bruxelles-Paris, un jour sur place


Les lapins qui

- En venant de Bruxelles (commune d’Ixelles) et en se dirigeant vers Paris (18ème et 19ème arrondissements) ! Entre la sortie « Mons » et la frontière française ! A gauche !

squattent la berme centrale de l’autoroute ne sont pas farouches.

Ils ont perdu l’habitude d’être mangés.

Les automobilistes et les camionneurs sont toujours très pressés. Les renards craignent

- Même en traversant sur un passage piéton ?

de se faire écraser par une bagnole.


Et à Paris, votre séjour, c’est comment ?


A Paris, en mars 2008, sur les trottoirs de l’avenue Jaurès, ma femme mariée marche plus vite

- Parce qu’il fait froid ! distelle

que son vieux Mac. A Bruxelles, sur les trottoirs de la rue Maes

- Parce qu’il fait chaud ?

c’est plutôt l’inverse.


Tandis qu’à Belleville, le vendredi, sur le boulevard, les vendeurs et les vendeuses du marché émeutent les passants dans toutes les langues françaises du monde.


La tante de Deju


Un dernier petit bisou pour la route, Deju ?

Jaaaaaaaamais ! Ma vieille tante m’a toujours dit

- Le baiser enlève2 la culotte !

(après ou avant d’être tombée, tombée, tombée, tombée, tombée, tombée et retombée encore, sept fois ! radicalement enceinte ?) de me méfier des hommes, de rester sur mes gardes et

- Ça glisse!

de faire très attention à ne pas marcher sur une savonnette, un suppositoire ou un préservatif dans le kikoso ou la salle de bain d’un homme.


Le tram 81


A l’aller, un pitbull de djeun se promenait avec insolence sur la voie du tram 81 entre les stations Gare du Midi et Lemonnier.

Au retour, à Anderlecht, quelques centaines de mètres avant le canal, sur la chaussée de Mons

- Tu rigoles ? Le tram 81 ne passe pas par-là !

le tram 81 a été attaqué à la hauteur de la rue de Liverpool. Des djeuns que le conducteur

- Il nous avait fait un doigt d’honneur !

avait zappés à l’aller… l’attendaient au retour...

Et quand le tram 81 s’est pointé… un premier djeun a traversé lentement la voie pour le ralentir, suivi d’un deuxième djeun, puis d’un troisième … tandis que d’autres djeuns ont lancé des cailloux, des pavés et même un cocktail Molotov sur les portes du tram… qui a pris peur, est sorti de ses rails et a fini sa course dans le canal.


Quel avenir pour le tram 81 ? On le prolonge jusqu’à Tervuren ? On le sectionne et on l’arrête à la gare du Midi pour qu’il

- Non, tu ne rigoles pas ! Je vois plus clair maintenant ! C’est seulement que t’es con !

ne doive plus passer par la commune d’Anderlecht où il ne jouit pas d’une grande popularité auprès des djeuns ?


Hugo Claus (suite)


Dois-je, pour cause d’Alzheimer

- Qu’Alzheimer soit avec vous !

- Et avec votre esprit !

renoncer à écrire ?


Après « Le cul de ma femme mariée », j’ai entrepris de réaliser deux long messages (« La mort d’un sorcier, on fait la fête », alias « Jef », et « Jodi, toute la nuit »), autocensurés, normalisables, qu’un petit-bourgeois ordinaire cherchant à s’encanailler aurait pu se farcir sans trahir ses intérêts de classe… que personne, pourtant, n’a jamais voulu produire. Puis je me suis lancé dans la littérature électronique et j’ai diffusé par e-mails quelques

- Trop longs ! Illisibles (sauf par des dingues ou des paumés) sur un écran d’ordinateur !

mi-longs (« à Nassogne », « Vieux Satan et3 la pancréatite » et « Butembo ! ») moyens ou courts (les dépêches de l’agence de presse privée Ana et le Congo, AnaCo : « La vie au taux du jour » et « Vieux Didier s’intronise Président-Fondateur de la branche congolaise de la famille ») ou très courts messages (les clips, flashs et pets d’ « Huppé cul ! »)…


Dois-je me résigner, désormais, comme Hugo Claus à la fin de son existence, à ne plus rien écrire… que des pohèèeemes ?

à ne plus rien faire d’autre…

que la tournée des sacs-poubelles et des bistrots, couche-culotte au derrière, cigarette au bec, verre de bière et cornet de frites-mayo

- Avec des ballekes met tomatesauce et du cervelas !

dans les mains …


Cannabis


Depuis que nous avons sous notre garde le rat

- Ce n’est pas un rat, c’est un octodon !

de Sukina, ma femme mariée et moi-même, son vieux Mac, nous avons décidé de ne plus être

des renards

des éperviers

ni même des hommes


Dieu et le Sida sont descendus sur terre pour sauver les hommes, changer leurs habitudes, les obliger à vivre autrement


Dieu et le Sida veulent

- Tout le monde doit m’adorer ! dit Dieu

nous obliger à croire en eux et exigent

- Tout le monde doit m’attraper ! dit le Sida

d’habiter parmi nous.


Ooooh, ces foutus intégristes…

Dieu et le Sida ont connu un creux et leur mouvement s’est quelque peu essoufflé mais, ces derniers temps, ils repartent gaillardement à l’assaut et envisagent même d’envahir l’Iran

Enfilons nos capotes ! Protégeons-nous de Dieu !


Notes de la rédaction (suite) ou « les avatars d’un écrivain électronique »


Il y a même un usurpateur

- Un certain « Dr Lichic » !

qui signe un des mes textes dans "el batia moûrt soû" ! C'est la gloire, l’amour-fusion ?


J’ai été, en effet, hier soir, après boire, vers minuit, trébuchant, très heureux

- Alleluiah !

de découvrir, presque par hasard, in extenso, dans le numéro 52 du Batia daté du 29/02/08 (p.10), un texte de la première série, dite expérimentale, de mes "Huppé Cul ! " (Hc, 8 - "De la journée dans l'escalier à la dernière branlette") intitulé "Meurs vite, mon amour" dans lequel ma femme mariée me rendait un vibrant hommage… et qui était signé

- Magique ! Mystique !

par

- Son amant ?

quelqu’un d’autre.


Un facétieux qui se fait

- J’ai beaucoup d' « alias » mais celui-là, je ne me le connaissais pas ! Peut-être s’agit-il d’un pote du camarade Litvinenko ?

appeler « Dr Lichic », se serait donc approprié

- Ta femme mariée ?

mon texte ? Est-ce un dégât (page 11 du même numéro) collatéral de la « valorisation industrielle éthique des embryons » ? Mon rival pouvait-il (ou préférait-il ?) ignorer que « ma femme mariée » est une marque déposée depuis bientôt dix ans ?


Evidemment, si je veux créer l'évènement, épater la galerie, faire grincer des dents, flatter la croupe des gens, je pourrais faire valoir que Cannabis, le rat

- Ce n’est pas un rat, c’est un octodon !

de Sukina souffre d’un cancer du rein consécutif à une chute dans l’escalier et que, dans le texte « litigieux », ma femme mariée le presse de mourir parce qu’elle ne supporte plus de l’entendre bêtifier et qu’elle envisage même de le faire

- Pas de piqûre, petite chérie ! Un bonbon, une pipe !

piquer par son véto.


J’interroge X, Y et Z. J’attends un jour, quelques jours, presque une semaine, je vais même

- Ecouter un très bon texte de Margarete Jennes !

au théâtre, j’apprends la mort de Hugo Claus et de Chantal Sebire, je me rends à Paris (dans les 19ème et 18ème arrondissements) et j’en reviens … Personne, absolument personne (sauf

- Je n’ai aucune idée d’où vient cette confusion !

mon pote à moi, Marc Thomée) ne me répond.

Où, vers qui, comment, dans quel sens et pourquoi dois-je alors étendre le champ de mes recherches ?

On se fout de ma gueule ou quoi ?


Je décide alors de balancer ma présente chronique sans l’amender !

Gérard Adam

- Nihil obstat !

ne me décourage pas et Alain Brezault

- Depuis quand de naïfs tâcherons en écriture s'arrogent-ils le droit « d'emprunter » dans les marges du Net les textes archi connus (par nous, les membres du fan-club) de DDL et ont le culot de signer à sa place ce qu'ils sont infoutus de comprendre faute d'avoir vécu la jouissive saga des fausses confidences échangées par notre copain et sa femme mariée entre le Congo et Bruxelles ?

non plus.


Décidément, Cannabis

- Sa chute dans l’escalier et le cancer du rein qui en est résulté y sont pour beaucoup !

prend énormément de place dans mes « Huppé Cul ! ».

Cannabis grignote, s’impose, allonge son territoire, élargit son pénis.

Dieu lui-même et le tram 81 survivent difficilement.


Je balance ma sauce et, pour faire plaisir à Cannabis et décourager les usurpateurs, je signe en Wingdings 3:









1 Joëlle Meskens, envoyée permanente à Paris, in Le Soir du 21 mars 2008.

2 Meilleure traduction, d’après Deju : « un baiser fait tomber la petite culotte »

3 Ben oui « Grand Satan et la pancréatite » ! Ce message-là s’intitulait d’abord « Grand Satan et le paralytique » mais j’ai dû céder ce premier titre à Paulo Carter, en hommage et pour honoraires.