lundi 19 avril 2010

Huppé cul 2 (hc 18) - Du Dr Lichic à Hugo Claus

Didier de Lannoy
Huppé cul !
assemblage de chroniques prétendument quotidiennes, janvier-mai 2008
Série 2 - Extraits


D'autres dépêches des séries Huppé cul, etc ?
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Correspondances particulières (depuis les « enfants déracinés » jusqu’aux « avatars d’un écrivain électronique »)


Après avoir diffusé Hc, 17 (« Des enfants déracinés aux avatars d’un écrivain électronique »), j’ai reçu bien le bonjour de :

Valérie Brixhe (qui me renseigne l’adresse d’une copine, Nadine Lefèvre), Violaine de Villers (qui me croit déprimé et me donne des nouvelles d'Olivier Le Brun), Antoine Tshitungu Kongolo, cet excellent complice (qui me confie une mission succulente dont

- Supputez ! Supputez !

je ne vous dirai rien, eh !), Paul Van Ackere (qui se demande si les honoraires de Paulo Carter n’ont pas été grignotés par Cannabis), Freddy Tsimba (qui vient de débarquer à Bruxelles et dont le shégué du coin

- Quel coin ? Matonge-Ikelemba ou Matonge-Galeries d’Ixelles ?

a piqué le portable), Jean-Paul Dispaux (qui m’interroge : « Dis, papa, c'est qui

- Lichic ? Il existe sur Internet. C'est, semble-t-il, un "pataphysicien" auteur d'un ouvrage intitulé "Pour une valorisation industrielle éthique des embryons" (un titre évidemment très sympathique), édité par des amis, aux éditions Galopin. Pourquoi j'en parle ? Parce qu'un des mes textes "Meurs vite, mon amour" a paru dans le Batia... sous son nom. Sans doute n'est-il pas responsable de ce kwaaaak... mais peut-être (à moins qu'il ne soit « retenu aux sports d'hiver ») aurait-il dû se manifester, non ?

le Dr.Lichic ? »), Judith Bisumbu (qui ne s’indigne pas vraiment de m’entendre

- Y a-t-il un jour mieux indiqué ?

déblatérer sur ou contre Dieu le premier dimanche suivant la pleine lune de l’équinoxe de printemps et qui, par ailleurs, me provoque : « Ce n’est pas ton baiser téléphonique qui fera tomber ma petite culotte »), Viktor Rousseau, alias « Mwana ya quartier Marolles » (qui me dit être

- Atteint ?

touché par le texte sur « les enfants nés quelque part et le tram 81 », affirme que « y a pas que le cul dans la vie, y a aussi les seins... », m’invite à continuer d’écrire jusqu' au "Grand soir"), Michèle Kupélian (qui

- Enfin ! Je croyais qu’elle était fâchée contre moi !

m’écrit de nouveau : « Comprends pas tout mais n'arrête pas d'écrire. J'adore »).

Mais un de mes textes, « Les enfants déracinés », n’a pas été très bien reçu par :

Liliane Schrauwen qui se trompe 1

- Il y en a un (le Dr Lichic ?) qui se prend pour moi et signe mes textes, d’autres qui me prennent pour Hugo Claus ?

- Match nul, ko !

évidemment de cible : « Lamentable, ce texte d'Hugo Claus (que je ne connaissais pas – je parle du texte, évidemment). Cela ne le grandit certes pas à mes yeux, quels que fussent par ailleurs son talent et son envergure… » 2


Ni de José De Baets (dont je ne crois pas qu’il figure dans mon carnet d’adresses) qui m’interroge, par e-mail : « Ah, au fait, y avez-vous jamais mis les pieds au Congo ? »… Je lui réponds : « 27 ans seulement » et une conversation paraît s’engager

- Bien ! Et de quel côté ?

- Difficile de répondre à cette question... Combien y a-t-il de côtés?

- Quelle (s) région(s) alors ?

- Kisasa, te !

- Je l’aurais parié tout comme les Jungers, de Montlivaut, De Coster et co …

- Banani wana ?

puis, brusquement, s’interrompt, oh !


Négationnisme abject ? Révisionnisme sulpicien ? Nostalgies suspectes, niaises ou nauséeuses ?

Des « intérêts » veillent encore ?


Ira-t-on prier contre moi dans une église charismatique ?

Ira-t-on m’accuser à la commune ?

A la Société Générale ? Au Port ou au Zoo d’Anvers ? Chez l’Archevêque de Bruxelles-Malines ? Au Palais de Laeken ? Au Musée de Tervueren ? A la Procure des Missions ? A l’Académie Royale des Sciences d’Outre-Mer ? Au Jardin Botanique de Meise ?

Dans quelles maisons de repos et de soins ou quels cimetières ? Au pied de quelles statues pigeonneuses ?

Echapperai-je de justesse à un complot colonial du siècle dernier… un coup monté et manqué par la Sûreté de l’Etat, la Force Publique, Tintin, le Katanga3 et les agents de l’Union Minière et du ministère des Colonies ?


Dieu


Dieu et sa femme devraient renoncer à leur carte verte américaine en signe de loyauté envers le reste du monde.


Dieu


Interrogatoire groupés, séparés, puis confrontation deux par deux jusqu’à ce que la vérité jaillisse :

Oui, Djèze et

- Les « 12 apôtres », se faisaient-ils appeler !

sa bande de djeuns projetaient de proclamer unilatéralement l’indépendance de la Palestine4 !


Sauf erreur de ma part


Lorsque je suis allé voir Jipéji, Madame Alice (même bâtiment, même étage, même

- Tout au fond à gauche, avant-dernière porte, à côté du radiateur !

couloir) m’a demandé de « jeter un coup d’œil en passant » sur son ancienne maison de la rue Maes.

Et de lui faire rapport.


Il y a, à présent, au numéro 54 de la rue Maes, quatre boîtes aux lettres et quatre boutons de sonnette… Mais, sauf erreur de ma part, seulement trois locataires, à savoir, de bas en haut :

Malika

Minière

et Colson.

Et, sauf erreur de ma part, l’appartement de Madame Alice, au premier étage, est occupé actuellement par « Minière ».

Mais qui est cette Minière ? Une personne humaine ou une société belgo-coloniale ?


Il y a quelques années, si je me souviens bien, Madame Alice participait à des concours de fleurs ou d’embellissement de balcons ou de façades organisés par la commune d’ Ixelles.

Elle avait même, si je me souviens bien

- Félicitations, voisine !

été primée pour les géraniums de son balcon. Elle n’avait pas obtenu le premier prix mais peut-être le troisième, ex-aequo avec une quinzaine d’autres concurrents.

Une photo de Madame Alice (et d'une quinzaine d'autres concurrents classé troisièmes ex-aequo) avait même, si je me souviens bien

- On vous a vue, voisine !

paru dans le « Vlan ».

Il n’y a plus, à présent, de pots de fleurs sur le balcon de l’ancien appartement de Madame Alice, au premier étage du numéro 54 de la rue Maes…


Et toujours à propos du sida


Un simple préservatif, ça ne tient pas chaud en hiver !


Le tram 81


Et le tram 81 ?

Depuis le dernier incident, le tram 81 est en grève.


Cannabis


Maintenant qu’il est tout à fait réparé, notre Gaspard

- Quand on s'appelle Cannabis, on ne s’appelle pas Gaspard !

que pourra-t-il bien (encore) lui arriver ?

Fera-t-il de mauvaises rencontres dans l’escalier ? Ndoki, le chat de Lianja ? Bitcho, le chien d’Arantxa et de Bernard ? Shlomo, le petit-fils de Malou et de Guy ?


On lui a quand même

- Qu'est-ce que je fais maintenant ? Je me déplace sur une charrette tirée par un âne ?

retiré son permis de conduire une chaise roulante (ou un skateboard) dans l’escalier !


Dieu


J’ai rencontré Dieu.

Elle errait dans les rues, tôt le matin, à moitié nue, bavant comme une chamelle, les cuisses tartinées de gelée de groseilles et de graisse de porc, l’anus évasé, le sexe évidé.

Que lui était-il arrivé ?

Avait-elle voulu

- Un dernier verre ! Pour la route !

apprécier la compagnie d’une joyeuse bande de repris de justice dans un bistrot de nuit des environs de la prison (pour femmes) de Berkendael ? Avait-elle été attaquée par un parti de policiers, sournois et vérolés, chasseurs de putes et de travestis ? Sa propre fille

- A ton âge, Dieu-ma-Mère ! Tu t’imagines sans doute que tu es encore belle et désirable ?

l’avait-elle plaquée au sol dans les jardins du Botanique et avait-elle tenté de la recoudre et

- Redeviens la Très Sainte Vierge qui faisait fantasmer tous les Suisses du Vatican !

de lui reboucher les orifices parce qu’elle prenait

- Y en a plus que pour toi dans la presse populaire et dans les magazines !

trop de place dans la vie sexuelle de toute la famille ?


Un acte héroïque


A Uccle, quelques jours après l’ascension de Hugo Claus5, une jeune dame de 80 plombes

- Il était couché par terre ! Il bougeait à peine !

a tué à coups de canne son vieux mari

- Il n’arrêtait pas de gémir et de pleurnicher ! Depuis des heures ! Il n’arrivait plus à se relever !

de 88 balais avant de se mettre au lit et de s’endormir tranquillement sous sa couette.


Note de la rédaction


Bon, d’accord, cet « Huppé Cul ! » (Hc, 18) n’est pas un « Huppé Cul ! » tout à fait ordinaire.

Mais plutôt, pour l’essentiel, une mise au point. Urgente.

Pour que les gens

- Nom di djû !

cessent une fois pour toutes de confondre Hugo Claus, le Dr Lichic et Vieux ba Diamba !


J’en enverrai quand même encore un (ou deux) vrai(s) avant d'être « admis » à Bordet, le 8 avril prochain.

Pour la route, le fun, la lutte finale ! Avant de passer aux aveux, sur le billard, sous le scalpel ! C’est qu’on ne sort pas toujours in-

demne

d’un atelier de

découpe animale, eh ! Parfois

- Ça arrive, non ?

on ne retrouve pas toute sa tête, ni tout son corps, eh !


Et après ?

Après, il sera toujours temps de monter une nouvelle cabale contre la Couronne, le Sporting d’Anderlecht, la Tiare ou le Califat, Dieu, Cannabis et le tram 81.

Alleluiah !


Ainsi se termine le présent « Huppé Cul ! » (Hc, 18) et, pour décourager les usurpateurs, je le signe, en Wingdings 2:









1 On l’aura compris, Hugo Claus n’est coupable de rien du tout. Je suis le seul auteur de ce « texte lamentable » ! Et je ne voudrais surtout qu’il soit attribué à Hugo Claus et que celui-ci se fasse refouler à l’entrée

- Waow ! On dirait une plantation de thé au Kivu !

du Paradis !


2 Voici, dans son intégralité, le mail « en réponse » qui m’a été adressé par Liliane Schrauwen, en date du 25 mars 2008 (je ne partage absolument pas cette façon de voir les choses… dois-je le rappeler ?) :

« Lamentable, ce texte d'Hugo Claus (que je ne connaissais pas – je parle du texte, évidemment). Cela ne le grandit certes pas à mes yeux, quels que fussent par ailleurs son talent et son envergure.

Et lamentable de penser comme lui, et de diffuser un tel amas de jugements trop "politiquement corrects" pour être honnêtes ou simplement censés et crédibles.

Moi qui fais partie de ces enfants déracinés dont les dents se déchaussent et dont tombent les cheveux, moi qui ai grandi dans l'une des villes qu'il cite, je suis retournée cet été, après 47 ans d'absence, en ce lieu de mon enfance. J'y ai été accueillie comme l'enfant du pays enfin rentrée chez elle (et c'est exactement cela que j'ai ressenti, car je suis de là-bas avant que d'être d'ici ou d'ailleurs, avant en tout cas que d'être "flamande", "wallonne" ou "bruxelloise"). Là-bas, aucune des anciennes "victimes" des "salauds" auxquels fait allusion le juge et le censeur qui frôla le prix Nobel, aucune d'entre elles ne m'a reproché, ni à mes parents, quoi que ce soit. Au contraire: j'y ai rencontré des "anciens" d'avant l'indépendance, et d'autres qui sont leurs enfants et leurs petits-enfants, et qui se souviennent de mon père et d'autres "salauds" de ce temps lointains, qui se souviennent des récits de leurs propres parents... et qui s'en souviennent avec, oui, de la nostalgie, du regret, de la tendresse et même de la reconnaissance. J'ai trouvé plus de nostalgie et de regret chez eux que chez moi, plus de chaleur humaine et d'amitié que nulle part ailleurs, plus d'amour et de fraternité pour celle qu'ils ont nommée "Da Lili" (ce qui signifie "notre sœur Liliane") que de simple respect chez monsieur Hugo Claus ou chez d'autres 'Belgicains" qui, l'insulte à la bouche ou au bout de la plume, s'érigent en bien-pensants universels.

Des projets ont été lancés depuis mon retour ici, d'aide, de coopération, de partage, avec une poignée de vieux enfants déracinés, de vieux enfants de ces salauds qu'il est si facile de fustiger. Ces enfants-là, malgré "leurs fesses qui s'effondrent" (est-ce la traduction ou le texte original dont le style est aussi désastreux?) , malgré les déficiences de leur mémoire, de leur santé, de leur sommeil et de leur sexe, sont bien vivants (tout le monde ne peut pas en dire autant), et tout comme les salauds dont ils sont issus, ils continuent d'aimer ce pays et leurs frères qui l'habitent, et d'agir avec leurs moyens et leur enthousiasme intact. Car enfin, monsieur Claus et les autres, qu'avez-vous fait, quant à vous, pour ces "barbares" qui furent prétendument nos victimes ou celles de nos pères? Que faites-vous pour remédier à 30 ans de mobutisme, à 20 ans de guerre, à la misère, à la destruction de toutes les infrastructures locales? Que faites-vous, dites-moi, sinon juger et pontifier? Nous, les enfants de salauds, malgré notre décrépitude, nous qui ne sommes vraiment pas riches (bizarre, pour des fils et des filles d'exploitants du pauvre monde, pas vrai?), nous investissons notre temps, notre énergie et une partie de nos revenus (ou de nos retraites) pour agir, plutôt que de parler ou que d'écrire des phrases aussi définitives que marquées du sceau de l'inaltérable connerie humaine.

Bien sûr, tout ne fut pas parfait au temps de la colonie, loin s'en faut. Le système colonial est un système injuste par définition, nous en sommes d'accord, même si toute la planète a vécu dans ce système, depuis la plus haute Antiquité jusqu'à la moitié du XXème siècle, et l'on ne peut pas réécrire l'histoire. Mais les hommes qui vivaient au Congo ou ailleurs, qui y travaillaient, qui aimaient cette terre et ses habitants, n'avaient pas grand-chose à voir avec un "système", juste ou injuste. C'étaient des hommes, tout simplement, des femmes, des enfants. Ils aimaient, ils souffraient, ils rêvaient. Ils faisaient ce qu'ils pouvaient comme ils le pouvaient, avec leurs faiblesses et leur grandeur. Moins salauds, croyez-moi, que ceux qui aujourd'hui les insultent, car il est si facile de vilipender les absents…

Je suis écrivain, moi aussi, même si je ne m'érige pas en juge universel et si je crains de ne jamais figurer sur les listes des candidats au Nobel. Je vous invite néanmoins à lire, sur mon site, un texte jadis publié dans la revue littéraire Marginales, bien avant que je découvre la "pensée" du triste Hugo. Faites un tour sur ce site, cherchez le texte intitulé "Larmes bleues sur papier blanc", lisez-le. Il vous dira mieux que je ne le fais ici ce qu'est cette nostalgie que vous nous reprochez, vous qui n'avez qu'une rue à traverser pour retrouver l'enfance.

Et cessez donc de hurler avec des loups qui sont les vrais barbares et les vrais analphabètes de la pensée, croyez-moi. Cessez de juger un temps et des gens que vous ne connaissez pas, cessez de revisiter le passé à l'aune des mensonges ou des exagérations du présent. Et – on peut toujours rêver – agissez. Voyagez. Informez-vous auprès des premiers concernés. Oui, agissez…

Mais cela, c'est plus difficile que de jouer aux "donneurs de leçons et historiens habiles à réviser l’histoire", pour reprendre à mon compte un extrait du texte de feu le plus flamingant des francophones (sic). »


3 La Belgique est une province du Congo qui a fait sécession en 1960 ?

4 Ou du Kosovo et de la Flandre ou de Kalikuta et de Matonge ou de l’Impasse des Murmures et de l’île des Mimosas... Les goûts et les couleurs, ça ne se discute pas à table quand on est invité chez les gens ?

5 Et malgré la dénonciation par le Cardinal Danneels de la médiatisation excessive de l’euthanasie