lundi 19 avril 2010

Huppé cul 2 (hc14) - De la nouvelle coiffure au toc dans la culotte

Didier de Lannoy
Huppé cul !
assemblage de chroniques prétendument quotidiennes, janvier-mai 2008
Série 2 - Extraits


D'autres dépêches des séries Huppé cul, etc ?
- Huppé cul 1: cliquez sur
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Nouvelle coiffure


Nouvelle série1, nouvelle mode, nouveau style, nouvelle coupe, nouvelle teinture, nouvelle allure ?

Je suis allé chez les coiffeurs (Ken, Jérémy, Jordi, Christopher) de ma femme mariée et je ne les ai pas entendus

- Normal, douchka, tu es complètement sourd !

me dire

- Ne vous faites pas d’illusions, un paillasson miteux, ça ne se transforme pas en tapis volant d’un coup de peigne magique !

ce qu’ils ne m’ont pas dit.


Restez en ligne


Un portable continue de sonner dans ma tête

- Le tram 81 cherche à vous joindre, restez en ligne !


Le suicide de Cannabis


Cannabis a-t-il voulu se suicider ?

A-t-il raté une marche, lui a-t-on fait un croc-en-jambe ?

Quelqu’un a-t-il assommé Cannabis avec un wok (ou une igname) et l’a-t-il poussé dans l’escalier ?


Un incident grave est survenu au n° 21 de la rue Maes à Ixelles.

On a entendu quelque chose, un bruit, un « plouf », un « boum », un « platch » et

- Ce n’est pas un rat, c’est un octodon !

on a retrouvé le rat de Sukina, un étage plus bas, sur le palier, inconscient, assommé, sonné…

Les rats sont-ils humains ? Ont-ils le droit d’avoir le vertige, de perdre l’équilibre, de trébucher dans l’escalier, de tomber dans les petits pois, de souffrir, de mourir ?

Les rats ont-ils le droit de se suicider ?


A l’arrière d’un véhicule volé


Leurs regards s’étaient enfin croisés. Et

- Vous savez où dormir ce soir ?

elle lui avait souri.


Le lendemain, en fin de matinée, le type dormait encore, très profondément, à l’arrière d’un véhicule signalé comme volé, tout près de l’hôpital d’Ixelles. Ou sur le parking du Carrefour d’Auderghem. Ou devant le magasin Kruidvat de la rue Wayez à Anderlecht


Un policier

- Kokoko ! Kokoko ! Kokoko ! Kokoko !

de la brigade anti-terroriste, déguisé en joueur de football américain ou de hockey sur glace, tapait, tapait, tapait, tapait bruyamment et hargneusement sur les vitres fumées du véhicule. Et commençait à s’énerver, s’énerver, s’énerver, s’énerver…

Il essayait, en vain, de réveiller un mort.


La copine du vieux Lucas


Ayant déchiré son voile et s’étant débarrassée de sa toile, la dame Araignée de Lucas Cranach

- Le Vieux !

aux cheveux soigneusement tressés et au pubis glaçant, platiné, presque imberbe, a reçu l’autorisation de participer à un défilé de mode nue dans des couloirs du métro londonien.


Mais que sont devenues les autres déesses, saintes vierges, bienheureuses, martyres, pythonisses, amazones, archétypes et prototypes, « catalogues » et top-models, poupées Barbie et autres Paris Hilton, cover-girls et mannequins d’agence, pin-ups et it-girls des temps passés :

la jeune femme nue au chapeau bleu

la jeune femme nue au bouquet de fleurs

la jeune femme nue aux seins fleuris

la jeune femme nue penchée, à sa toilette

la jeune femme nue assise, dans un fauteuil

la jeune femme nue assise, à la chandelle

la jeune femme nue assise, sur un chameau

la jeune femme nue debout, à la balustrade

la jeune femme nue pliée en quatre ou roulée en boule, jetée en pâture aux lions

la jeune femme nue rêveuse, à la lecture

la jeune femme nue alanguie, dans un bois

la jeune femme nue couchée, enceinte et faisant une patience, posant dans la version française de Playboy

la jeune femme nue se morfondant et frissonnant, dans un champ de coquelicots ou sous un marronnier en fleur, ondulant des hanches et faisant tinter ses bracelets de cheville, se perchant sur des chaussures à hauts talons pour « voir venir » de loin ses amants et renforcer sa musculature vaginale, attendant de croquer les abeilles, les coccinelles, les papillons, les blattes, les araignées et autres chauves-souris qui aiment se poser sur la bouche et les tétons, dans le cou et entre les jambes des courtisanes

la jeune femme aux fesses nues, vue de dos, le pagne retroussé jusqu’à la taille, en train d’enfiler une petite culotte dans un kikoso, au fond de la parcelle, sur Ikelemba

la jeune femme nue au soleil, étendue sur la plage, louant des emplacements publicitaires sur chacune de ses miches : la première célébrant les mérites d’une crème contre les hémorroïdes et l’autre recommandant une ligne de maillots de bain, couleur chair ou transparents

la jeune femme nue au boulot, à la ferme ou au lavoir, à la mine ou au bureau, d’ouvrage ou à la journée, au harem ou au couvent, à la caisse du Delhaize de la rue de Hennin

la jeune femme nue au foyer, tuée et déshabillée par l’explosion d’une grenade qu’elle chassait de sa maison avec un balai

le jeune femme nue en voyage, à Ismir, à Florianopolis, à Kitokimosi (dans la commune de Selembao), à Nassogne (près de Badja), à Mbanza Lemba (entre Livulu et Salongo), à Varna, à Biskra, à Pokhara, à Rijeka, à Tanger, à Pezens (pas loin de Carcassonne) et à Cochabamba

la jeune femme nue, élevée chez les bonnes soeurs et connaissant tous les cantiques, baisant l’anneau et farfouillant

- Ah non, touche-moi pas !

- Casse-toi alors !

- Tu m’salis !

- Casse-toi alors, pauv’ con !

dans les jupons de l’archevêque

la jeune femme partiellement dénudée, en minijupe et porte-jarretelles, assise sur un banc de la gare de Marloie et décroisant les jambes et montrant ses petites crolles blondes et mutines et ses grandes lèvres boudeuses et boursouflées aux élèves de l’athénée royal du Condroz à Ciney, aux habitués (écologistes et pédophiles, colombophiles, supporters du Standard venus se détendre à Esneux, pêcheurs à la ligne et voyageurs de commerce) de la ligne Jemelle-Liège, aux fonctionnaires-navetteurs de la Région wallonne travaillant à Namur et aux Chasseurs ardennais basés à Marche-en-Famenne ?


Et, rraaaaaaah ! la « Liegende Frau

- T'as pas une photo d’elle pour que je ne marche pas dessus ?

mit roter Hose und stehender weiblicher Akt » d’Egon Schiele, telle que

- C'est sûr qu'il y a une femme allongée avec un pantalon rouge ! Après ça, rien n'est sûr... Il faudrait voir !

traduite à ma demande, in het frans, par Jean-Paul Dispaux ?


Et Dieu ?


Dieu ne peut se résoudre

- Tout le monde sait qu’elle couche avec des hommes ! Et qu’elle se fait régulièrement tripoter et recoudre l’hymen par le pharmacien ou le rebouteux du village !

à bénir l’union de Joseph, sacristain de son église et de Marie, institutrice de l'école laïque.


Emballé dans de grosses couvertures


Mourir dans un tram 81 ce n’est pas une excellente façon de terminer la journée, en hiver, un mercredi soir, vers 17h 30, entre

- Probablement ! On ne sait pas très bien! Des gens entraient, d’autres sortaient ! Il y avait trop de monde ! Les gens ne se sont rendus compte de rien ! Les gens n’avaient pas de temps à perdre ! C’est le mort lui-même qui a dû appeler les secours…

le quai du Commerce et le boulevard de Smet de Nayer.

Etre descendu à l’arrêt « Cimetière de Jette » par des ambulanciers frigorifiés après avoir été emballé dans de grosses couvertures

- Comme si mourir, ça donnait froid !

ce n’est pas une façon très agréable de terminer sa vie.

Pourquoi être allé travailler ce jour-là ? pourquoi ne pas être resté au lit ?


Tandis qu’à Paris, la veille ou l’avant-veille, dans la soirée, à l’Elysée, l’homme d’affaires belge Albert Frère a reçu

- Mais, mais, mais… Quel est le rapport, nom de Dieu ?

- Aucun ! Y en a pas !

des mains du président français Nicolas Sarkozy la Grand-Croix de la Légion d’honneur.


Cannabis encore


Cannabis, j’y reviens, ça me tourmente !


Cannabis geint, frissonne mais

- Pas de fractures, non ! Il va certainement s’en sortir, oui !

- Mais dans quel état ! Avec des béquilles, des lunettes fumées et une planche à roulettes ?

mord deux vétérinaires. L’un à Ixelles (un samedi) et l’autre à Uccle (le lundi).

Donc, Cannabis va nettement mieux… Il n’a pas succombé à un malaise cardiaque consécutif à une crise du secteur bancaire… Certes, il ne gambade plus comme avant, ne sautille plus, ne mordille plus, ne frime plus et ne fait plus autant de bêtises qu’avant, ne ronge plus

- Quand Dieu a inventé le rat, les fils électriques n’avaient pas encore été créés !

le fil de la lampe de chevet de ma femme mariée, ne griffe plus les tableaux de Chéri Samba, ne rogne plus la reliure du dernier ouvrage de Kankwenda Mbaya, ne nous joue plus tous les sales tours auxquels il nous avait habitués mais… mais il se ré-

tablit, se réta-

blit, se rétablit peu à peu et… en attendant, cherche à se faire chouchouter, abuse de la situation, essaie de nous faire chanter, menace de nous

- Tout ça, c’est de votre faute ! Quand elle apprendra ce qui m’est arrivé chez vous …

dénoncer à Sukina


Le rat de Sukina perd

- Ce n’est pas un rat !

l’appétit et le sens de l’humour quand il a

- C’est un octodon !

- Un quoi ?

- Un octodon ou un dégu, quoi ! Un dègue du Chili !

très mal à la patte droite et qu’il boîte et qu’il couine, couine, couine et tremble et pousse de petits cris plaintifs et qu’il se tait et qu’il s’enterre sous un lit ou derrière une armoire, toute la journée, toute la journée, sans boire et sans manger et qu’on le cherche partout, partout, vainement, et qu’on le cherche et qu’on le cherche qu’on ne le trouve nulle part et qu’il n’arrête pas de dormir et, peut-être, de mourir…


Il commence sacrément à exagérer, ce rat-là !


Et Stany, toujours aussi vivant ?


Le vieux Stany raconte que

- Quand j’étais jeune et beau !

chaque fois qu’il repérait une personne âgée

- Mais si, mais si, Madame ! Laissez-moi faire !

il ne manquait pas de s’arrêter, de cracher dans un bénitier, de jeter son mégot dans une poubelle, de soulever son chapeau, de baiser la main de la rombière, de prendre le patriarche par le bras et, de force

- Mais non, mais non, Monsieur ! C’est sur mon chemin ! Vous ne me dérangez pas

de l’obliger à traverser la rue.


Je me demande…

J’ai quelques doutes…

Ce scénario-là appartenait-il en propre au vieux Stany ? Ne serait-ce pas plutôt celui d’une autre vie, d’un autre roman… dont Stany aurait bien aimé être le héros ?


Aujourd’hui, malheureusement, le vieux Stany

- J’en avais marre de vider les cendriers !

ne fume plus (même à la maison).

Il ne crache plus non plus (sauf à la maison).


Ça fait beaucoup trop longtemps que ma femme mariée et moi ne sommes plus allés

- Dans un local où les fumeurs sont interdits ?

boire un verre chez le vieux Stany !


Et encore Dieu ?


Dieu ? On ne se permettrait même pas de lui adresser la parole et de lui dire bonjour dans l'ascenseur ou dans l'escalier. On ne se risquerait pas à lui emprunter trois oignons, une gousse d’ail et une boîte d'allumettes. On n'oserait même pas lui demander l'heure.


Et toc dans la culotte (correspondances particulières et notes de la rédaction)


Presque une semaine

- Le « cul » de ma femme mariée, dans le temps, ça ne m'avait pas posé trop de problèmes, mais les « jarretelles » de ma femme mariée, rrraaaaaaaaah !

- Dans quel monde vivons-nous, je vous le demande ? me demande Jean-Paul Dispaux...

d’embrouilles. Et de presque brouille (avec moi-même, avec quelques-autres aussi). Et, peut-être même, de remise en question ?

Ouais, ouais ! Beaucoup de courrier en retard…


Anne-Marie La Fère m’écrit : « Ecoute, mon cher vieux Didier: j'aime beaucoup tes textes mais je n'aime pas du tout lire sur l'écran de mon cher vieux Mac presque mort; alors, quand fais-tu éditer tes élucubrations convenablement, sur beau papier en beaux caractères des vieux compagnons typographes, tous anars, comme tu sais ? »

Je lui réponds que

1. J’ai un problème avec les éditeurs (avec aucun en particulier… puisque je n’en connais pas deux …) (J’en connaissais un

- Il me laissait tout passer ! Les gros mots, les noms propres de personnes bien réelles, les redondances et les contradictions, les grimaces et les pitreries, mes éructations et mes flatulences, mes pollutions nocturnes, le numéro exact de mon compte en banque, les parenthèses, les points d’interrogation et les points d’exclamation, les notes en bas de page, les fautes de goût, les mains aux fesses de la grammaire...

Pierre Lelong, le patron de Quorum… mais il a jeté l’éponge) et, pour diverses raisons, j’ai décidé

- Sans visa d’artiste ni permis de prostitution ! Tout de suite et en toute illégalité ! Hors commerce, hors concours, hors censure ! En dehors de l’église, du parti et du marché !

de devenir un écrivain électronique. Donne-moi quand même une adresse postale

- Celle de ton facteur de tous les jours, quoi ! Celui qui ne t’apporte plus guère que des factures (téléphone, eau, gaz, électricité, voirie, télédistribution, internet ?), des faire-part (baptêmes, dépucelages, mariages, ordinations, divorces, conversions à l’athéisme, enterrements ?), des avertissements-extraits de rôle, des exploits d’huissier, des extraits (en négatif ?) de comptes en banque ou des tracts publicitaires personnalisés !

et je t’enverrai quelque chose, mais pas grand-chose… d’imprimé, mais à peine… de gentil, mais pas trop… sinon ton vieux Mac va finir par se mettre en colère… j’imagine… j’imagine…

2. J’aime aussi la formule des « Huppé cul ! » parce qu’elle me permet de risquer des histoires (on lance des dés, on mise sur un bourrin) qui s’enclenchent (ou calent), explosent (ou fusent), se déroulent (ou meurent-nées), des flashs, très courts, éjaculés vite fait, au jour le jour, jouables et lisibles sur internet, même sur un vieux Mac et dont mes différents correspondants particuliers (des lecteurs devenus à leur tour des personnages ou des intervenants, des connivents, des complices, des consorts) peuvent, s’ils s’y risquent, modifier le cours…


En écrivant ainsi à Anne-Marie La Fère j’espère avoir aussi répondu en partie à certaines remarques « positives » formulées par Carmelo Virone, Jean-François Foulon, Franck Ngbanzo, Ouardia Derriche, Hans Samyn, Serge Goldwicht, Claudine De Moor, Joëlle Baumerder, Viktor Rousseau, Daniel Derrien, Ben Mavinga, Jean-Paul Dispaux, Violaine de Villers, Henri Jouant, Jo Jadin2, Tchen Mukazi (qui, aussitôt après ma défénestration, se sont tous

- Motions de confiance, télégrammes de soutien, messages d’encouragement, tonnerres d’applaudissements, rassemblements populaires organisées par Ben Mavinga, mon secrétaire général à la MOPAP (Mobilisation, Propagande et Animation Politique) et son fidèle et turbulent compagnon, Shlomo (alias Salomon, alias Souleyman), le circoncis !

portés à mon secours… tout

- Je ne dirai à personne que Daniel Derrien trouve que je me laisse un peu facilement déstabiliser et me demande si je vieillis (il suggère également d’ « utiliser cette nouvelle interactivité qui se dessine et qui pourrait bouster » la chronique Huppé cul), que Jean-François Foulon me laisse entendre que je ne dois pas me sentir obligé d’écrire à tout le monde n’importe quoi sur n’importe quelle personne avec qui je suis allé « prendre un pot » dans les bistrots du monde entier et que Carmelo Virone me suggère de distinguer le rôle de l’écrivain (« qui écrit quand ça lui chante ») de celui de l’éditeur (« qui gère le rythme de ses publications »)…

en ne m’épargnant pas, nom di djû ! leur bel esprit critique) et avoir répondu également à quelques-autres de mes excellents amis qui

- Ça m’a vénéré les nerfs !

- Parano !

n’ont sans doute pas compris mon « projet » (mon nouveau « concept », comme on patoise aujourd’hui)… tel que je le voyais se dessiner, peu à peu, en tâtonnant, jour après nuit, sans plan d’attaque préalablement établi, avec la complicité de quelques-uns ?


Tandis que Paulo Carter fait sa réapparition (avant de

- Où ça ?

- En Jordanie !

- Y faire quoi ? Et qui l’envoie là-bas ?

- Les « services »… Chuuut !

disparaître à nouveau) et me réconforte également : « Vive Huppé cul ! Quant à l'explication de mon silence: je prépare un voyage en Jordanie, départ le 6 mars. Et dès le retour, je soumettrai à l'agence AnaCongo un nouveau volume des aventures de Vieux Didier et de Paulo Carter… (chuuut !) Salut et n'écoute pas trop les journalistes qui boivent le soir. Un bon journaliste boit toujours quand il est en service et (sauf pour les critique de théâtre) ce n'est jamais le soir ».


Tandis que, enfin, ma femme mariée ne me pardonne

- Bon, je me le tiens pour dit !

- Ça ne t’empêchera pas de recommencer, douchka, je te connais !

rien du tout mais n’aime pas trop qu’on lui critique son débile de mari poissard, inélégant et très mal civilisé.


Bon, une fois de plus, ma mauvaise foi, dont

- Ne t’imagines surtout pas, abruti, que tout le monde a lu ta dernière expédition ? Sois moins con, quoi !

le soutien ne me fait jamais défaut, reprend le dessus et m’invite

- Sois plus drôle, quoi !

à rebondir, à relancer la partie, à faire exactement le contraire de ce que j’ai annoncé dans ma dernière chronique, à contre-attaquer vigoureusement (et me suggère même d’agrandir et

- Enlarge your penis ! Stop premature ejaculation! No pumps, no surgery, no side effects !

d’élargir mon public

- Get the truth ! Visit my site!

qui, dans la série précédente, très-très-très expérimentale, était volontairement restreint) et

- La meilleure défense c’est l’attaque ! La meilleure attaque c’est l’attaque préventive ! disent les USA, Israël, la Turquie… et même la Belgique et quelques autres va-t-en guerre contre l’Irak, l’Afghanistan ou la Palestine et (bientôt ?) la Syrie, le Venezuela, le Soudan, le Zimbabwe et (bien sûr !) l’Iran…

à reformuler le final de mon dernier « Huppé cul ! » et à le libeller dans des termes plus positifs :


Les prochains « Huppé cul ! » seront distribués gratuitement à tout ce monde-là qui figure dans mon carnet d’adresses-là… sauf à ceux qui auront expressément fait savoir ddl@brutele.be) qu’ils ne souhaitent plus les recevoir


E bongo !


Et toc dans la culotte !

1 La première série, dite (a posteriori) « expérimentale », figure in extenso, légèrement amendée ou repeignée, en annexe

2 Le texte que m’a envoyé Jo Jadin m’a rassuré définitivement : « ...l'immense entreprise de démoralisation que certains esprits dits supérieurs exerçaient sur l'humanité lui paraissait relever de la plus malfaisante criminalité. Son estime allait plutôt à des gens quelconques, qui n'étaient ni poètes, ni penseurs, ni ministres, mais simplement habités par une joie jamais éteinte » (Mendiants et orgueilleux, p.52, Ed. Joëlle Losfeld, coll.Arcane, 1993).Albert Cossery.

Huppé cul 2 (hc15) - Du prince carnaval à l’effrayeur de poules

Didier de Lannoy
Huppé cul !
assemblage de chroniques prétendument quotidiennes, janvier-mai 2008
Série 2 - Extraits


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Le prince carnaval


Quand c’est l’hiver, il fait

- Faites monter l’ascenseur, jeune homme ! Elevez-vous ! Emeutez-moi !

- Scusez-ngai, Maman ! Moyen ezali lisusu te ! Le clocher menace de s’effondrer !

vraiment trop froid et mon pénis ne veut même plus montrer le bout de son nez, sortir de sa couette, se lever, s’habiller, farfouiller, fourrager, s’enquérir, sociabiliser. Il a trop peur d’attraper un mauvais rhume, disti.


Et Cannabis, ça ne va pas très bien non plus


Cannabis se remet difficilement de sa chute dans l’escalier.

Il ne nous fait plus trop de bisous comme avant. Il ne grimpe plus dans notre lit et ne creuse plus de galeries sous notre couette. Il s’endort (et qu’est-ce que ça ronfle et qu’est-ce que ça ronronne !) moins dans le cou, sur la poitrine et entre les cuisses de ma femme mariée. Il rechigne même à grignoter les peaux usées des bars et des jambes de son vieux mac.

Son caractère a changé : il râle tout le temps, boude, mord, se méfie, s’effraie pour un rien, ne s’empare plus des slips, soutiens-gorge, paires de chaussettes et mouchoirs qui traînent au pied du lit, ne se roule plus dans le sable ou la poussière, ne vient plus manger de la salade et du riz dans notre assiette, ne vole plus les croûtons de pain, les paquets de cigarettes et les morceaux de sucre de canne, prend ses distances... et nous tire carrément la gueule… Comme s’il ne nous faisait plus confiance et nous tenait rigueur de quelque chose…

On lui avait pourtant

- On ne court pas dans l’escalier avec une sucette en bouche, Cannabis !

bien dit

- Fais bien attention, Cannabis !

de faire bien attention.


Les punis (affaire Bordet, suite)


On signale des attroupements de fumeurs

confesseurs et paroissiens, taulards et matons, édentés et cuisiniers, clientes et caissières, marchands de livres et anagnostes, chirurgiens et trépanés, supporters de la geuze et du Sporting d’Anderlecht et contre-manifestants du Standard de Liège et de la Jupiler, viandards et prestataires de services sexuels

sur le trottoir, à l’entrée ou à la sortie, près de la porte, dans le hall ou le sas ou devant la barrière ou la grille d’entrée de

l’église Saint-Boniface

les prisons de Saint-Gilles et de Forest

le stade Constant Vanden Stock

le Delhaize de la rue de Hennin

l’hôpital Saint-Pierre

le Tournant et la Mandibule au coin de la chaussée de Wavre et de la rue Goffart

la Foire du Livre de Bruxelles, à Tour et Taxis

un salon de prostitution de la rue d’Aerschot où, dans la nuit de mardi à mercredi vers 2h 45, Mona Lisa (une « Liegende Frau » ou une « Madonne à la serviette de bain » qui s’exhibe torse nu, en plein hiver, et dont la poitrine sent l’oignon parfumé au gingembre et au pili-pili), refuse son corps à un client d’une trentaine d’années qui se déboutonne et

- Te ! Naboyi na ngai !

- De quoi a-t-on peur ? On nous fait ses premières règles ?

qui la menace d’une lame de 18 centimètres de long et de 6,5 centimètres de diamètre.


Et aussi devant les grilles du cimetière d’Ixelles.

Ils sont tous là.

Tous.

Les « civils inconnus » : le teinturier de la rue Lesbroussart qui vendait des pizzas (et l’épicier, des fringues… un peu plus haut dans la même rue), l’inventeur de la machine à vider le lave-vaisselle, la grenouille mariée contre sa volonté à un rat d’égout déprimé, les mites (qui bossaient chez les riches, dans les garde-robes des maisons de maître, du côté des Etangs d’Ixelles) et les blattes (qui squattaient chez les pauvres, dans les caves de la rue Gray ou dans les cuisines de la rue Longue Vie), les végétariens et les plantes carnivores…

Et les « morts connus » et « responsables » qui, avant de mourir, n’ont pas oublié de vider leur frigo et de le débrancher, de placer leur chat ou leur canari chez un voisin ou un parent et de remettre les clefs de leur appartement au propriétaire de l’immeuble : Victor Horta, Constantin Meunier, Camille Lemonnier, Jules Bordet, Louis Empain, Lilian Tala-Ngai, Ernest Solvay, Eugène Isaye, Charles De Coster et Marguerite de Bonnemains, la petite copine du général Boulanger…


Et même le grand Djèze, très amaigri

accusé (par les uns) d’être le chef d’un réseau terroriste alimenté par des fonds provenant du grand banditisme et d’avoir porté atteinte aux valeurs sacrées du royaume et

soupçonné (par les autres) d’avoir parlé sous la torture, trahi ses camarades et dénoncé les membres de son réseau

- Les agents de la Sûreté ont couché la potence sur le sol et m’ont arraché les clous avec un pied-de-biche ! Mais ils m’ont tout de même mis les cra-cra ! Et ce n’est pas très facile de tirer sur une clope avec des menottes aux poignets !

a été décroché de sa croix pour la circonstance.


Correspondances particulières


Jean Bofane (alias Fossoyeur Jones), Ben Mavinga et Jean-Pierre Kabeya prennent des nouvelles de Cannabis et veulent connaître toute son histoire : fait-il réellement partie de la famille, quels sont ses antécédents, comment gagne-t-il sa vie

- Non, Cannabis n’est pas un vieux rat, ivrogne et boiteux, qui fréquente les bistrots des environs de la place Dailly et qui travaille comme informateur pour la police fédérale !

qui sont exactement ses parents, que lui est-il arrivé précisément, dans quel état se trouve-t-il et va-t-il s’en sortir ?


Et si

- Non, je n’ai pas enfoncé un couteau dans le dos de Cannabis ! Ni même dans sa cuisse droite

je suis certainement coupable de quelque chose ?


Djèze


Djèze a failli naître dans un taxi « express », bloqué dans un embouteillage sur la route de l’hôpital de Kintambo.

Tout ce qu'il sait de son père, c'est qu'il a été l'amant de sa mère.


Le petit-déjeuner de Monsieur


On apporte à Monsieur, dans sa chambre, le plateau du petit-déjeuner.

Monsieur ne mange plus que des petits pois, coupés en quatre

- Des petits pois ?

- Des petits tétons, quoi ! Des raisins secs !

dénoyautés, sans os ni arêtes.

On toque à la porte de la chambre de Monsieur avec le bout de la chaussure. On actionne la poignée de la porte de la chambre de Monsieur en se servant du genou. On repousse avec le pied gauche le rat

- Ce n’est pas un rat, c’est un octodon !

de Monsieur qui se faufile et essaie de se glisser à l’extérieur. On referme d’un coup de hanche la porte de la chambre de Monsieur.


Un appel sur mon portable


Je reçois

- Bizarre et angoissant !

un appel de la police criminelle sur mon téléphone portable : « Connaissez-vous le tram 81 ? Quand l’avez-vous vu pour la dernière fois ? »


Les policiers

- N’est-ce pas vous qui projetiez d’égorger Racine, Lamartine et Victor Hugo ?

apparemment, connaissent bien mon dossier… Mais je leur fait remarquer qu’il arrive à tout le monde de s’égarer : un caravanier du Soudan peut se perdre dans le désert de Namibie, un jambon d’Ardenne peut se pendre dans le grenier d’une mosquée ou d’une synagogue, la ligne 81 peut avoir été déviée par l'avenue du Parc, la place de Rochefort et l'avenue Wielemens-Ceuppens…


L’effrayeur de poules


Sentant un vent de contestation se lever, Dieu

- Je m’excuse d’avoir tué tout le monde ! Je m’excuse d’être encore vivant ! Désolé !

fait mine…

Puis il se presse d’égorger un singe pour effrayer les poules !


Huppé cul 2 (hc16) - De Dieu à Dieu

Didier de Lannoy
Huppé cul !
assemblage de chroniques prétendument quotidiennes, janvier-mai 2008
Série 2 - Extraits


D'autres dépêches des séries Huppé cul, etc ?
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Dieu


Dès que la petite lampe rouge s'allume, Dieu s'agite et

- Qu’est-ce que je vais bien pouvoir faire aujourd’hui ?

s’étire et

- Qu’est-ce qui va bien pouvoir m’arriver ?

s’interroge.

Mais, rapidement, Dieu oublie ses angoisses matinales, reprend les commandes de son engin et remplit toute sa mission.


La maladie de Carré


Cannabis, depuis son accident, ne bondit plus, ne rigole plus, ne sautille plus, ne se moque plus, ne gambade plus

- A quatre pattes ! A toute vitesse ! En levant haut les fesses !

comme avant.


Il donne parfois l’impression de traîner son postérieur comme un sac de pommes de terre, complètement amorphe, qu’on tirerait, pesamment, dans les couloirs humides d’une cuisine d'internat, en sous-sol, jusqu’à la guillotine ou l’abattoir, comme si

- Quand il est tombé dans l’escalier, a-t-on entendu ses genoux craquer ?

ses amortisseurs arrière étaient cassés. Peut-être ! s’est-il sûrement ! fracturé le bassin et parallèlement ! souffre-t-il aussi ! de la maladie

- Ça peut s’attraper en tombant dans l’escalier, ce machin-là ?

de Carré.


Sommes-nous devenus les parents adoptifs d’un

- Ce n’est pas un rat, c’est un octodon !

rat handicapé ? Comment annoncer la nouvelle à Sukina ? Devrons-nous passer nos prochaines vacances de Pâques à Lourdes ?


Journée de la femme à Kinshasa ?


Le bruit court à Yolo qu’Evolokoooooooooo avait été

- Victime d’un vice de procédure !

ou allait être « incessamment sous peu » libéré et

- Vendredi ! Aujourd’hui même ! Hier ! Demain !

qu’il était sorti ou sortira

- On s’en serait douté ! Le viol d'une écolière anophèle ou d’une chauve-souris en minijupe qu’on lui reprochait était un faux grossier ! Une telle injustice devait être rapidement réparée !

« incessamment sous peu » de la prison de Makala. Le grand Yolo (le Nord et le Sud, y compris une bonne partie de Kauka, de Kimbangu et de Mombele) est en effervescence. On ne va pas

- Bapetites, bokeba ! La nuit sera longue ! Il y aura sans doute des viols de censure et de soutien ! Et des viols en réparation des dommages causés à la réputation du quartier !

dormir à Yolo. Personne. Toute la nuit.


La Foire du Livre de Bruxelles ?


Un petit tour à la kermesse ou au bazar de Tour et Taxis. Pour saluer Claire Prost. Et Olivier Le Brun et son « Bruxelles à fleur de peau ». Et peut-être aussi rencontrer Bibish Mumbu et In Koli Jean Bofane.

- Vous n’avez pas été invité à vous produire à la Foire du Livre de Bruxelles cette année, cher Monsieur ?

- Mais non, chère Madame, ni cette année, ni l’année dernière, ni l’année prochaine ! Je suis devenu un écrivain électronique !

- On vous verra alors peut-être au Salon de l’électroménager, au Heysel, cher Monsieur ! Dans quel stand, sur quel podium ou dans quelle vitrine vous étalerez-vous ?


Dieu


Un mégot lui pend au bec.

Une raideur dans la jambe le fait boiter légèrement. Dieu s'aide d'une canne pour marcher.


Dieu


La barbe grossièrement taillée, des poches sous les yeux, Dieu joue à la pétanque dans la cour de l'immeuble.

Un obus de mortier tombe à ses pieds. Et, comme on pouvait s’y attendre

- Dieu ne décèdera jamais d’une torsion de l’intestin !

l'obus se retient

- Ce n'est écrit nulle part !

d'exploser.


Dieu


Dieu est souvent sourd.

On dit qu’il entend mieux quand il a la bouche pleine.


Correspondances particulières


Cannabis a toujours autant de succès.

Nadine demande de ses nouvelles. Sukina nous envoie des SMS angoissés.

In Koli Jean Bofane (alias Fossoyeur Jones) lui téléphone régulièrement. Il songerait, d’après ma femme mariée, à lui proposer un petit rôle dans un prochain film ou un deuxième roman.


J’aimerais aussi présenter Cannabis au chat de Monique Phoba. Ils ont des sans-gêne communs, me dit-elle, son chat et le

- Ce n’est pas un rat, c’est un octodon !

rat de Sukina. S'ils se rencontraient, ils auraient plein de choses à se raconter.


L’assiette et le rognon


Le 9 avril 2008, date limite de reddition des « œuvres » de tous les chefs autoproclamés du Jipéjisme militant, Vieux ba Diamba passe sur le billard en fin de matinée, à l’Institut Bordet. Dans l’après-midi de la même journée, il sera en mesure d’offrir

- Un rein ?

au collectif des Jipéjistes

- Un rein et des rognons, c’est la même chose, gnon ?

- Le rein, c’est le mari de la reine, hein !

un rein

à mâchouiller dans une assiette en pâte feuilletée

que la déchetterie de Bordet ne pensera sans doute pas à lui réclamer.

Vous prendrez ça aussi ? Pas de rejet ? Absolument sûr de chez tout à fait évident ?

On fait entrer ça dans la carte du Tournant ? Saucé à la moutarde ou flambé à l’armagnac ?

Avec des frites de barakis : celles d’ « Antoine » (place Jourdan) ou celles de « Bosteels » (place Flagey) ?

Qui (ou lesquelles) préférez-vous ?


Il me reste à espérer que mon assiette soit

- Nominée !

sélectionnée par Serge Goldwicht, oh hi ! et par Roby Comblain, oh hein!

Et que Michel Dehoux, eh hou! accepte de nous saucer à la moutarde et de nous flamber à l'armagnac ce machin-là, hein ah !


Dieu


Dieu se plaint

- Y a même des clients mécontents qui utilisent des cartes prépayées pour ne pas se faire repérer par mes « services » ! Ce sont des malpolis, ces malpropres-là ! des mal civilisés !

de recevoir des coups de fil d’insultes, de blasphèmes et de menaces en provenance de Palestine, du Liban, du Congo, d’Irak, d’Afghanistan, du Pakistan, de Chine, de France, de Belgique, de Colombie, du Tchad ou du Soudan.


Dieu


Dieu est éternel.

Il porte des habits de fête pour tromper la mort.

Il reçoit

- Gardez votre écharpe, vos gants et votre manteau. Il fait plus froid à l’intérieur que dans la rue !

ses hôtes au Paradis.


Cannabis profite de la situation


Cannabis, légèrement infirme, profite de la situation et cherche à se faire dorloter.

Il se glisse dans le lit conjugal, sous la couette et

- Quelle partie de ton corps opulent, petite chérie ?

- Les fesses !

squatte, à présent, le cul de ma femme mariée.


Résidence Van Aa


Tôt le matin, un lundi, une trentaine d’hommes d’une unité spéciale d’intervention de la police fédérale

- Avec un micro accroché à l’oreille ! Munis de gilets pare-balles ! Encagoulés ! Armés de chiens grogneurs et renifleurs !

spécialisée dans la détection des différences et la traque des impertinences et des aberrations ont pris d’assaut la résidence Jean Van Aa, chaussée de Boendael, 94, à Ixelles.

Des voisins se seraient plaints.

Deux très jeunes filles, trop bien sapées, auraient été insultées dans l’ascenseur ou tripotées dans l’escalier, entre le sous-sol et le premier étage. Des garçons qui trichaient aux billes dans la cour intérieure de l’établissement auraient été agressés par des joueurs de cartes ou de pétanque.


Le police locale, venue en appui, a établi un large périmètre de sécurité, empêchant l’arrivée des secours et interdisant l’accès des lieux

aux parents, amis, voisins, facteurs, curieux et

aux équipes

- Susceptibles de couvrir l’évènement de façon tendancieuse et de filmer des scènes poignantes qui pourraient ensuite faire le tour du monde !

de télévision de la BBC et d’Al-Jazira, aux professionnels de la défense des droits de l’homme et même à un chien ambulant qui tirait la charrette d’un SDF crotteux.


Entre 7h et 7h15, la circulation du tram 81 venant de Montgomery (en passant par La Chasse et le pont du Germoir) et se dirigeant vers le Heysel (en passant par la gare du Midi, Yser et le Cimetière de Jette) s’en est trouvée légèrement perturbée et ralentie à la hauteur de la place Flagey, de la rue de la Brasserie à la rue Lesbroussart.


Certains résidents dont l’acte de naissance, la carte SIS et l’assurance obsèques n’étaient plus en règle depuis le siècle dernier ont paniqué et se sont réfugiés dans les toilettes. D’autres se sont cachés dans les poubelles et les conteneurs de la cuisine, au sous-sol.

Ils ont rapidement été démasqués.

On leur a mis les menottes aux poignets (pour qu’ils cessent de se gratter l’entrejambe) et on les a attachés à des radiateurs (pour qu’ils ne prennent pas un coup de froid).


Une perquisition a été opérée

dans les parties communes de la résidence et

dans les chambrettes de certaines personnes considérées comme particulièrement suspectes parce qu’ayant, à un moment ou à un autre de leur existence

- Le 21 ou le 54 ?

habité la rue Maes, vers le haut, à gauche ou à droite, entre l’épicerie de Gourad et le square Hendrik Conscience, d’une part, et la chaussée d’Ixelles, d’autre part


On n’a pas découvert des huîtres en boîte, des oignons de tulipes, des pilules du bonheur, des boulettes de diamba, des hymens, des prépuces, des cordons ombilicaux, des hormones de croissance, un ordinateur portable, des clés USB et des DVD pornographiques dans la chambre de Jipéji. Ni même

- Sortez vos mandars !

des scies pliantes, des cutters, des haches, des marteaux, des coupe-papier, des tournevis, des bonbonnes de gaz lacrymogènes, des fourchettes à barbecue, une arbalète, des battes de base-ball, des coups-de-poing américains, des cagoules, une paire de gants noirs (pour ne pas laisser d’empreintes sur le volant des voitures volées), une lampe de poche, un pied-de-biche, un poignard et un pistolet à air comprimé dans la chambre de Madame Alice qui a longtemps habité la rue Maes, au numéro 54, dans l’appartement du premier étage.


Par contre, on a

dé-

couvert de

nombreux mégots écrasés et cachés derrière les WC du 1er étage, aile droite quand on sort de l’ascenseur…

dans un local accessible à tous les résidents…

aussi bien à Jipéji, deuxième porte à droite… qu’à

- Ça fait longtemps, voisine !

Madame Alice, au fond à gauche, avant-dernière porte, près du radiateur...

et à leurs visiteurs.


Dieu


Si je fais un Goggle et que j’appelle « Dieu », en français, le jeudi 13 mars 2007, vers 14h 36, j’obtiens seulement 27.300000 occurrences.

Dieu n’est pas infini !

A moins qu'il ne soit pas francophone.


Dieu


Ce même jeudi 13 mars 2007, vers 14h 51, j’appelle « God » et j’obtiens un bien meilleur score : 423.000.000 occurrences !

God

- Y compris les vibromasseurs, godés et stimulateurs de clitoris !

est plus fort que Dieu !

A moins qu'il ne soit américain.


Le prince carnaval, suite


Attends seulement que le printemps revienne et

- Tu vas voir !

- Je vais voir quoi ?

tu verras, je serai un tout autre homme !


Cannabis est en pleine forme


SMS et

- Et Cannabis, comment ?

coups de téléphone angoissés de Kinshasa.


Je réponds que Cannabis est, certes, tombé dans l’escalier (meurtre ou suicide ?) mais qu’il est, à présent (guérison ou résurrection ?), de nouveau en toute grande forme et

- Le tableau de bord s’est rallumé, le moteur a redémarré, les amortisseurs ont été huilés ou remplacés ! Cannabis va beaucoup trop mieux !

qu’il est redevenu l’abominable mâle dominant du 21, rue Maes.


Il ne se mordille plus la queue, ne creuse plus de galeries dans les édredons, ne cherche plus à se faire dorloter…

Il entreprend de me chasser du lit conjugal à coups de dents, pisse sur mon oreiller, grimpe sur les tableaux de Chéri Samba, surveille ma femme mariée et me

nargue !


Dieu


Dieu n’est pas partout, même sur Internet.

Il doit bien se trouver quelque part, non ?

Où est Dieu (les arcades piercées, le petit diamant à l’oreille droite, le corset lacé dans le dos, la bague à l’orteil, le visage et le cou massés à l’huile d’Argan) ?

Dieu ne s’est pas porté au secours d’un père de famille et de ses trois enfants qui étaient coincés dans une voiture en flammes. Il n’a pas pratiqué de massage cardiaque à un bébé qui s’étouffait dans son berceau. Dieu n'est pas intervenu dans l'Ituri, le Nord-Kivu et le Sud-Kivu. Il n’a pas libéré les Palestiniens parqués dans la Bande de Gaza.

Où est-il alors, Dieu ? Ça fait longtemps qu’on ne l’a plus vu.

Dieu est-il blessé, à l’hosto, en taule, en fuite, à l’hospice, au bordel, à la morgue, au cimetière, mort ou ressuscité ?

Dieu est-il un ogre et a-t-il

- Comme les pieuvres !

du sang bleu ?

Dieu est-il devenu le patron d’une entreprise de pompes funèbres spécialisée dans les morts violentes ?


Le tram 81 rôde


Où le tram 81 passe-t-il la nuit ?

Dans un hôtel de l’avenue de l’Hippodrome ou de l’avenue de Tervueren ? Ou bien se parque-t-il le long du trottoir, devant la maison de son conducteur ?

Le tram 81 ne dort pas. Il ne passe pas la nuit. Nulle part. Il rôde dans les rues d’Ixelles

- Tu me cherches ?

à la recherche d’un jeune homme qui se serait lancé

- A quoi ça sert une langue ?

- A se brûler, eh !

lancé dans une aventure amoureuse et… aurait des comptes à rendre au grand frère de sa dernière petite copine.


Oiseleur


On ne peut pas, sans risque

- Pourriez-vous m’aider à déterminer le sexe de mon oiseau ?

se montrer familier avec un oiseleur.


Notes de la rédaction


Ben Mavinga s’inquiète et

- Que se passe-t-il, Vieux Didier ?

me rappelle à l’ordre. Claire Prost et Olivier Le Brun aussi…


Pas de problème, j’ai encore

- Ça vient ! Ça vient !

assez de sang, de larmes, d’urine, de morve et de sperme dans mes flacons !

Il faut seulement que je me remotive, quoi !

De plus, certains de mes personnages voyagent ou ont voyagé et je ne puis plus rien en dire de gentil ou de désobligeant. Filip De Boeck est parti à Kinshasa (avec deux paquets de bougies et quelques boîtes d’allumettes au cas où le groupe électrogène de notre fille Nadine tomberait en panne d’essence) et Gauthier de Villers aussi (avec cinq bocaux de Delinut « moins cher », achetés à l’Aldi de la rue Goffart, quelque jours avant sa fermeture pour d'importants travaux de transformation). Et Anne-Marie La Fère s’est exilée dans le Gers

- A l’abri de mes « Huppé Cul » !

en me confiant la garde de son vieux Mac…


Mais fort heureusement mes fondamentaux sont demeurés fidèles au poste : Cannabis, le tram 81 et Dieu.

Surtout Dieu.

Et Jipéji et ma femme mariée aussi.


Dieu


Apposons un autocollant sur notre boîte de réception outlook : « Dieu, non merci ! »